Chevalier de l’ordre du mérite, de Sylvie Testud
Après avoir adoré les précédents récits de l’actrice, en particulier Le Ciel t’aidera, j’ai attendu avec une grande impatience que ma réservation du nouveau Testud soit disponible à la bibliothèque. Quand il est arrivé, j’ai exulté et je me suis jetée dans la lecture.
Chevalier de l’ordre du mérite est un roman concentré sur la vie de Sibylle, une jeune trentenaire qui perd totalement pied lorsqu’elle s’aperçoit que les tâches ménagères, dont elle fait une obsession, commencent à se dresser entre elle et son compagnon, Adrien. Elle décide de prendre le taureau par les cornes et d’affronter la réalité : comment gérer à la fois l’entretien de l’appartement, les relations amoureuses, la vie professionnelle, la vie de femme… ? Telles sont les préoccupations premières de Sibylle qui, au lieu de trouver de réelles solutions, cumulent les situations délicates, inconfortables et parfois totalement loufoques.
Assurément, le thème est banal, éculé en particulier par les BD féminines actuelles. La 4ème de couverture n’annonce d’ailleurs pas vraiment le roman sous cet angle, autrement, j’aurais eu la puce à l’oreille… Car finalement, cette lecture s’est révélée décevante. Je m’attendais tellement à du « Testud », au style bourré d’humour, de folie, de fantaisie auquel je m’étais habituée, que retomber comme ça, d’un coup, dans le matériel, dans le quotidien, dans le plan-plan, ça m’a rafraîchie ! Quelques passages m’ont fait sourire, voire carrément éclater de rire, mais ils sont tellement peu nombreux et dilués dans une narration à la limite de la complainte sur la vie quotidienne que le sentiment général qui me reste à l’issue de cette lecture est plutôt de la frustration. J’attendrais le prochain avec sûrement moins d’impatience…