La Bataille des forts, de Guillaume Gonzales
J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un partenariat Livraddict avec les Editions Kyklos, que je remercie vivement, car cette découverte a été enthousiasmante et je récidiverai assurément avec l'auteur.
La Bataille des forts est un polar bien ficelé et bien rythmé, qui prend pour centre trois personnages : Pharos, schizophrène à la mémoire phénoménale - Arthur White, dessinateur de comics célèbre, dont la fille est assassinée - Allan Néro, fan des productions d'Arthur White, au point d'être tellement submergé par l'univers fictif qu'il se croit investi d'une mission mystique et se met à tuer, à commencer par Jenny, la fille de White. Suite à cela, plusieurs années s'écoulent, durant lesquelles White sombre dans la dépression et rencontre alors, lors d'un internement, l'étrange Pharos. Celui-ci devient son ami, protecteur et ... enquêteur ! La traque se met en branle, associant le dessinateur, le riche schizophrène et Cassandre, une prophétesse qui avait annoncé à White que sa fille était en danger.
Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce roman, c'est le mélange qu'il fait de plusieurs types de polars, qui fleurtent d'ailleurs avec d'autres genres littéraires : l'enquête traditionnelle, évidemment, avec des agents fédéraux qui tentent de comprendre et de suivre la piste de celui qui sera appelé Le Voyageur.
A cela s'ajoute l'utilisation des ressources du monde moderne, ou plutôt virtuel, avec des personnages de hackers qui aident l'enquête parallèle (ce qui m'a pas mal rappelé Millenium, d'ailleurs...) : Pharos mène principalement son enquête depuis l'hôpital psychiatrique qu'il a intégré.
L'univers de la Bande Dessinée est également présent, nous mettant en scène White en pleine action : il crayonne, imagine ses personnages, ses intrigues. Il fait des dédicaces...
Enfin, les intrigues et personnages de la mythologies interviennent, comme source d'inspiration de l'auteur de comics, mais également comme éléments de référence essentiels dans l'esprit tortueux du criminel.
Le rythme, quant à lui, empêche le lecteur de reposer l'ouvrage avant la fin (je l'ai lu en une journée...). Le choix n'est certes pas inédit : il s'agit de faire alterner les point de vue (celui de White, de Pharos, de Cassandre, de Néro, et parfois de personnages secondaires). Mais la progression de plus en plus resserrée fait croître sensiblement le suspense à mesure que l'on avance dans la lecture : d'un chapitre consacré à l'un des personnages, on passe à quelques paragraphes. Ainsi, si rien de réellement surprenant n'intervient, puisque le lecteur sait très vite qui est le coupable, c'est dans la conduite de l'enquête, dans l'évolution des personnages, en particulier Pharos et Néro, que tout se joue et que la tension prend. Quant à la fin... Je vous laisse découvrir , mais pas de déception à craindre !
Pour un premier roman, je dis "chapeau!", d'autant que j'étais en manque de bons policiers ces derniers temps...