Les dix femmes de l’industriel Rauno Rämekorpi, de Arto Paasilinna
Après avoir découvert avec plaisir la déambulation quasi lyrique, mais toujours très amusante, du Lièvre de Vatanen cet été et l’humour grinçant et savoureux de La Douce Empoisonneuse il y a peu quelques semaines, je me suis lancée cette fois dans la lecture des Dix femmes de l’industriel Rauno Rämekorpi du même auteur, Arto Paasilinna.
Je dirais que la lecture m’a nettement moins emballée…
Le récit, qui se lit vraiment très vite, nous rapporte le périple entamé par Rauno Rämekorpi après la fête mondaine donnée en l’honneur de ses 60 ans et de son parcours professionnel. Ayant sur les bras de nombreux bouquets de fleurs qu’il ne peut conserver en raison de l’allergie de son épouse, le riche et célèbre industriel s’interroge : comment s’en débarrasser sans pour autant les jeter ? La solution est bien simple : se rendre de manière impromptue chez sa maîtresse. Non, pas sa maîtresse… Ses maîtresses. Car ce ne sont pas moins de dix femmes qui vont l’accueillir à tour de rôle, les bras ouverts, recevant avec plaisir ses présents.
Cette thématique typiquement comique, vaudevillesque, de l’adultère, poussée ici à son paroxysme par l’auteur, aurait pu être traitée de manière très amusante et grinçante, comme Paasilinna sait si bien le faire, mais là, le récit m’a malheureusement laissée de marbre. A la fin de chaque « épisode », je me disais « oui… bon, et après ? ». La légère vision critique de la société, généralement perceptible dans les récits de Paasilinna, et son humour très piquant sont ici masqués par l’aspect répétitif, superficiel, ennuyeux même, de ces rencontres, et si je suis allée au bout, c’est bien pour voir où ça allait mener, ou plutôt, si ça allait mener quelque part : eh bien non, ça ne m’a menée nulle part et je reste vraiment sur ma faim.
Pour découvrir cet auteur finlandais, je vous conseille donc plutôt de passer par d’autres œuvres !