Riz noir, de Anna Moï
Je suis tombée sur ce premier roman d’Anna Moï durant ma période « je découvre la littérature vietnamienne ». Ca a été une lecture plutôt déstabilisante…
Inspiré d’une histoire vraie, ce récit est pris en charge par une jeune adolescente de 14 ans, durant la guerre du Vietnam. Sa grande sœur et elle se trouvent en prison, accusées d’être responsables d’un attentat à la bombe. Dans ce qu’on appelait alors les cages à tigres, des cellules si basses qu’on ne pouvait pas se tenir debout, durant des mois, ces jeunes filles et leurs co-détenues vont subir des tortures que la narratrice nous rapporte avec pudeur dans de très courts chapitres, entremêlés de souvenirs du parcours qui l’a menée jusqu’à cette extrémité violente. Ce roman navigue ainsi entre fragments du présent et réminiscences de l’enfance, de l’avant-guerre, de l’innocence, si bien que peu à peu se perd le fil conducteur, et c’est bien dommage… Au bout de 100 pages, je ne comprenais toujours pas où voulait me mener l’auteur et, au terme de cette lecture, je pense qu’il n’y a pas vraiment de parcours à rechercher, pas d’histoire bien ficelée, juste des bribes d’histoires et d’Histoire, des clichés d’une réalité pas si connue que cela (celle de la guerre du Vietnam) et qui mérite pourtant d’être plus largement diffusée.
Quelques semaines après cette lecture, ce sont effectivement des images, des épisodes qui me restent, et surtout, une belle image de la féminité vietnamienne, courageuse, constante, douloureuse également, et dont l’humanité et la solidarité dans ces bagnes sont réellement touchantes.