Terre et cendres, de Atiq Rahimi
C'est avec le très beau récit Syngue Sabour que j'ai fait la connaissance d'Atiq Rahimi, il y a très peu de temps. Si j'y suis retournée aussi vite, vous imaginez bien que c'est parce que j'avais adoré ma 1ère lecture ! Et, heureusement, le talent de l'auteur ne s'est pas démenti avec Terre et cendres.
Mais comment vous parler de ce récit si court (90 pages) sans le dévoiler entièrement ?
Un pays en guerre, un village détruit, et nous voilà en présence d'un homme et de son petit-fils, Yassin, qui se dirigent difficilement, douloureusement, vers les mines, où travaille Mourad, le père. Peu d'événements dans ce récit. Seulement l'attente d'une voiture pour les conduire aux mines, seulement les méditations angoissées d'un homme porteur de funestes nouvelles, seulement les visions cauchemardesques de ce même homme, dont le village a été anéanti. Entre retours en arrière effrayants, visions hallucinées de personnes décédées et anticipation tourmentée de la conversation avec son fils, le protagoniste nous dévoile également les réflexions qui surgissent comme fatalement, dans un tel contexte de guerre, à propos de la vengeance, de l'honneur, de la vie, de la mort, de la survie surtout, si bien que, malgré sa brièveté, le récit d'Atiq Rahimi n'en laisse pas moins une trace durable dans l'esprit du lecteur.