La Reine des lectrices, de Alan Benett
Un petit tour sur le blog de MyaRosa, une envie de livre amusant et hop, me voilà avec La reine des lectrices en mains.
Une couverture intrigante ? Assurément. On y voit une femme d’un certain âge, portant une couronne sur la tête et dont le semblant de profil nous rappelle vaguement, très vaguement quelqu’un… Oui, mais qui ?
Ce récit un peu loufoque d’Alan Benett nous emmène de l’autre côté de la Manche, chez nos amis anglais qui constatent avec plaisir ou irritation, mais le plus souvent avec une surprise déstabilisante, que leur souveraine s’est découvert un nouveau hobby : la lecture. Un hobby ? Non, une passion, entière et grandissante, tellement dévorante qu’elle lui fait abandonner ses activités les plus éminentes : discuter trajet et embouteillages avec ses invités ; faire courir ses chiens en leur lançant des bâtons ; ne plus respecter le protocole des questions banales avec ses proches et les surprendre en leur parlant littérature. La reine ira même jusqu’à inviter d’illustres écrivains chez elle. Mais cette passion sera-t-elle durable ? Est-elle compatible avec une fonction si importante ? La Reine trouvera-t-elle son bonheur dans cette nouvelle activité ?
Il faudra lire ce récit pour le savoir et vous ne serez pas déçus par l’écriture de Bennett, pleine d’humour et de légèreté, qui jette un regard amusé à la fois sur Buckingham Palace et sur les incontournables de la littérature anglaise, à mesure que la reine les découvre. J’ai passé un très bon moment avec cette charmante femme, pas si coincée que ça !…
Quelques passages, vous me direz s'ils vous rappellent quelqu'un...
"Après avoir fini le deuxième volume de Nancy Mitford, L'Amour dans un climat froid, la reine s'aperçut avec délectation qu'elle avait écrit d'autres livres. [...] Elle les inscrivit sur la liste de lecture qu'elle venait d'inaugurer et qu'elle conservait dans un tiroir de son bureau." (p.30)
"Elle découvrait également que chaque livre l'entraînait vers d'autres livres, que les portes ne cessaient de s'ouvrir, quels que soient les chemins empruntés, et que les journées n'étaient pas assez longues pour lire autant qu'elle l'aurait voulu." (p.33)