Le vrai monde, de Natsuo Kirino
Après la lecture du très dérangeant Monstrueux, je poursuis ma visite du monde de Natsuo Kirino grâce à son dernier roman, Le Monde vrai, qui n'est pas moins dérangeant, si ce n'est plus.
Pendant les grandes vacances, alors que la chaleur du mois d'août est écrasante, la jeune Toshiko entend un bruit de verre cassé dans la maison voisine. Plus tard, elle croise la route de son jeune voisin, qu'elle surnomme "le lombric" avec ses amies, tant il est étrange et solitaire. Mais là, étrangement, il engage la conversation et semble dans un état d'euphorie totale.
Toshiko apprend plus tard que ce même jeune homme, sans couleur, sans intérêt, a tué sa mère l'après-midi même et qu'elle l'a rencontré juste après. C'est alors que tout commence... "Le Lombric", qui lui a volé son vélo et son téléphone pour faciliter sa fuite, prend contact non seulement avec elle, mais également avec trois de ses amies : il engage la conversation et demande même à les rencontrer chacune seule. Toutes désoeuvrées cet été-là et en mal d'émotions fortes, les jeunes filles vont peu à peu tisser des liens avec le criminel, des liens malsains, des liens inquiétants, et le lecteur découvrira au fil des chapitres la vie douloureuse de ces jeunes adolescentes qui cherchent leur place dans la société, qui mènent souvent une double vie, à l'insu de leur famille, qui jettent un regard sans complaisance sur leur monde, sur leurs proches, sur leur vie, sur leur avenir.
Un roman une nouvelle fois sombre, donc, et dont la concision (200 pages, contre 600 pour Monstrueux) permet une montée en tension efficace, terrifiante même quand on voit jusqu'où ces jeunes peuvent aller dans leur quête d'identité...
Parfait pour une journée pluvieuse!