Le jour de la gratitude au travail, de Itoyama Akiko
Parmi tous les récits japonais que j’ai lus ces derniers mois, les deux nouvelles qui composent Le Jour de la gratitude au travail sont les plus modernes, les plus ancrées dans notre société contemporaine, où la question du travail, et plus précisément du travail des femmes, est problématique.
La 1ère nouvelle, Le jour de la gratitude au travail, est un récit à la 1ère personne teinté d’une ironie cinglante et raconté sur un ton léger et amusant. Kyôko a 36 ans : pas mariée et sans emploi, elle se sent de plus en plus marginale dans une société où le travail et le mariage sont les seules manières, pour une femme, d’exister. Ayant une dette envers sa voisine, elle accepte de participer à une rencontre arrangée avec l’horrible Nobeyama Kiyoshi, personnage grossier, imbus de sa personne, qui la regarde comme une simple marchandise. Cette entrevue permet à Kyôko d’effectuer de nombreux retours en arrière sur sa vie de jeune fille, ses débuts de carrière, les difficultés vécues dans le monde de l’entreprise, surtout pour une jeune femme moderne qui cherche avant tout l’indépendance.
La 2nde nouvelle, J’attendrai au large est plus intimiste, plus mystérieuse, centrée sur les relations professionnelles, puis amicales, entre la jeune Oikawa et son collègue Futoshi : tous deux sortent de la même promotion, ont eu la même mutation professionnelle et échangent des banalités autour d’un verre, le soir, jusqu’au jour où, à la demande de Futo, ils concluent un pacte : faire disparaître les secrets de l’autre s’il meurt brutalement. Et Futo meurt quelques mois plus tard…
Une lecture sympathique, permettant d’entrer dans l’univers du travail du Japon par une porte inattendue : celle des femmes.
Cette lecture constitue ma deuxième étape dans le challenge :