L'enfant-rien de Nathalie Hug
C’est tout à fait par hasard, en furetant dans le rayon « Nouveautés » de la bibliothèque que je suis tombée sur ce roman de Nathalie Hug, plus connue pour ses récits policiers à quatre mains avec Jérôme Camut.
L’enfant-rien, un titre accrocheur pour un roman non moins accrocheur, dès les premières lignes, et qui s’avère bouleversant à mesure qu’on avance dans la lecture.
Il est question d’Adrien, un petit garçon dont la vie est ponctuée d’un rituel : attendre l’arrivée du père de sa demi-sœur, dans le secret espoir d’être regardé, frôlé, et peut-être aimé. Car Adrien ne connaît pas son véritable père et sa mère reste fermée à toute discussion à ce sujet. Dès lors, Adrien cherche, attend, rêve, espère découvrir son père, être adopté par un père, connaître cette relation qu’il idéalise à mesure que les jours passent, connaître, aussi, ses origines, être autre chose que ce « rien » qu’il représente pour le père d’Isabelle, pour sa mère qui sombre dans la dépression, mais également pour lui-même.
Le lecteur se trouve ainsi confronté à ces interrogations douloureuses, à ces doutes qu’a Adrien sur son identité, sur son existence-même, à ces déchirements qui l’opposent à sa demi-sœur, à sa mère.
La narration, fluide, aérienne même, se fait à la 1ère personne, sans pour autant tomber dans le style enfantin que je déteste, et nous permet d’adopter le point de vue du jeune garçon, de partager sa souffrance. Je ne pense pas qu’on puisse lire ce récit et rester indifférent tant les émotions nous submergent et nous étreignent le cœur, sans compter que la fin, qui constitue un retournement de situation absolument inattendu, en rajoute encore dans la tristesse générale qui se dégage du récit, de ce très beau récit.
Un véritable coup de cœur pour ce roman, à éviter peut-être si l’on a déjà le moral dans les chaussettes… !